Les GI’s punaisaient (en anglais “To pin-up”) les dessins ou photos de leurs starlettes au mur de leurs casernes. Une traduction littérale de “Pin-Up” en français serait donc : “Punaise enfoncée”, ce qui n’a rien à voir et nous éloigne du sujet (quoique ?)… Pin-Up donc, continuerons-nous de les appeler, ces créatures de rêves qui permettaient aux soldats d’échapper par instants à leur triste condition. Les aviateurs aussi les adoptèrent. Leurs formes pulpeuses et généreuses ornaient les carlingues des avions de combat et les flancs rebondis des bombardiers. Les jeunes pilotes leur trouvaient des vertus porte bonheur. Ils baptisaient souvent leur avion du petit nom de la starlette qui y figurait. Leur succès était tel que le dessinateur Milton Caniff (authentique dessinateur, créateur, en 1942, d’une série commandée par l’armée, appelée Male Call, et dont s’inspirèrent Yann et Berthet pour créer Pin-Up) n’hésitait pas à emmener avec lui ses modèles en chair et en os lors de ses tournées dans les bases américaines… L'histoire de la série Pin-Up par Yann et Berthet La réunion de ces deux créateurs s'imposait avec évidence. De l'association de pareils talents, il ne pouvait résulter que d'excellents albums ! La ferveur des deux auteurs à gagner ce pari, transforma le coup d'essai en coup de maîtres... ''C'était exactement le sujet que j'attendais, déclare aujourd'hui Berthet. Au point que je me suis étonné de ne pas y avoir pensé moi-même. C'est là d'ailleurs, une des grandes forces de Yann que d'arriver à révéler des gens à eux-mêmes, à leurs propres désirs ou envies.'' En dépit de son titre clinquant, ''Pin-Up'' n'est pas une série coquine. ''C'est un hymne à la Femme, précise Yann. On aborde son image aux travers des fantasmes qu'elle inspire aux hommes. La donnée de base était le choix du genre : la comédie. La même histoire aurait pu être traitée de manière tragique, plus romantique ou éventuellement plus humoristique. Nous avons opté pour le modèle de la comédie hollywoodienne ''à la Ernst Lubitsch''. Le calibrage de l'histoire étant défini, il suffisait d'y injecter des personnages et une intrigue.'' L'héroïne, Dottie, est une créature de rêve. L'ingénuité n'est hélas pas le moindre de ses attraits. Fin 1941, tandis que la guerre contre les Japonais fait rage dans le Pacifique, son fiancé Joe est appelé à rejoindre les soldats de l'Oncle Sam. Abandonnée à elle-même et sans ressources, Dottie se laisse alors convaincre de poser pour Milton, un auteur de bandes dessinées. Les cheveux teints en noir, elle incarne pour lui, la troublante et nationaliste Poison Ivy... Entre deux attaques, Joe trompe comme il peut, ses angoisses et le mal du pays. Par l'entremise de ses copains de chambrée, il découvre cette fameuse BD et tombe éperdument amoureux de son personnage devenu la coqueluche de tous les G.I.'s. Il n'a dès lors plus qu'une obsession : rencontrer la fille pulpeuse qui l'a inspiré ! Pour remonter le moral de ses troupes, l'US Army invite régulièrement quelques-unes des stars les plus sexy à visiter le front. Marlène Dietrich, Betty Grable, Rita Hayworth et Ava Gardner seront ainsi ''médaillées'' pour leur dévouement. Les dessinateurs de BD et leurs modèles sont également conviés à venir réconforter les soldats blessés. Ayant appris que Joe fait partie de ces mutilés, Dottie s'empresse de profiter de l'invitation pour revoir son fiancé. S'apercevant que ce dernier est obnubilé par son double de papier, elle va s'efforcer de le reconquérir en se conformant à son fantasme... Toutefois, poursuit Yann, ''Plus elle essaie de s'identifier à Poison Ivy, plus cela se retourne contre elle. Joe s'obstine à préférer l'une à l'autre et Dottie est toujours perdante . Plusieurs pistes vont se croiser. Hélas, à aucun moment, la rencontre n'aura lieu. Ce côté ''rencontre impossible'' suscite des scènes cocasses, mais où l'émotion n'est jamais absente. Ce qui est fascinant avec une pin-up, c'est qu'elle n'est pas réelle. C'est un objet de tôle ou de papier.'' Et Berthet de conclure : ''Poison Ivy est plus irrésistible que l'attachement de Joe pour Dottie. Le rêve est plus puissant que la réalité. C'est aussi le thème de '' Pin-Up ''...''
Scénariste | Yann |
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Dessinateur | Philippe Berthet |
Coloriste | Topaze |
Editeur | Dargaud |
Dépot légal | 01-04-2001 |
Au CE depuis le | 30-06-2005 |
Identifiant CE | 605187 |
Rayonnage | RH.PIN |